Il est le vestige d’un ancien prieuré Bénédictin du XIème siècle qui dépendait de l’Abbaye de Mozac, puis de Cluny. Pendant plus de 800 ans, des moines ont vécu sur ce site ; ils ont défriché les alentours, puis ils ont élevé du bétail, planté des vignes et des noyers. Ils accueillaient également des pèlerins. Avant la Révolution, il restait six moines au Puy St-Ambroise. Ensuite les terres furent vendues comme bien nationaux. C’est aujourd’hui une propriété privée.
Une croix a été érigée à l’emplacement du cimetière des moines (1791). Inscription latine « Stat crux dum volvitur orbis » traduction : « La Croix demeure tandis que le monde tourne ».
Journal La Montagne du 3 janvier 2022
On appelle "fief" une terre, des biens donnés pour récompenser les services d'une famille. On peut dire aussi "seigneurie", même s'il ne s'agit pas toujours d'un château ou d'une propriété noble.
Ci-dessous les fiefs de Saint Léon tels qu'ils apparaissent dans "le sommier des fiefs du Bourbonnais" de 1788.
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Modeste Verney (1865-1935) a fait presque toute sa carrière d’instituteur à Saint Léon, jusqu’à sa retraite en 1929, à l’âge de 64 ans. Il a rédigé des carnets et des cahiers que ses descendants ont légué à la commune. Modeste Verney rédige d’une plume alerte dans un style agréable, teinté d’un humour bienvenu.
L’œuvre de Modeste Verney est donc un ensemble documentaire de valeur pour comprendre la vie à Saint Léon quand les campagnes "s'ouvraient au monde" grâce au train et que Vichy était "Paris en petit".
Ci-dessous le diaporama des pages originales du 2ème carnet de Modeste Verney, pages consacrées aux costumes et à la mode. En 1893, M. Verney avait épousé Marguerite Marie Bassot, qui était modiste.
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Extraits des "Fiefs du Bourbonnais" écrit par Roger de la Boutresse.
"Le Puy Saint Ambroise - aujourd'hui Puy Saint-Léon - est du côté de la Loire la véritable vedette du Bourbonnais, et il serait bien étonnant qu'il n'ait pas été autrefois occupé par un poste militaire : nous n'y connaissons pourtant nulle trace de constructions antérieures à l'église ruinée devenue le domaine actuel, et le seul témoignage probant de son antique importance est la grosse foire qui s'y est tenue de temps immémorial jusqu'en 1891.
Comme à Châtelperron, et un peu partout, d'ailleurs, on n'a pas manqué de voir dans la construction mi-religieuse, mi-fortifiée, du Puy Saint-Léon un ancien établissement des Templiers : c'est pourtant une erreur, et, dès 1165, le prieuré du Puy Saint-Ambreul faisait déjà partie des possessions de l'abbaye de Mauzac en Auvergne, parmi lesquelles le mentionne encore Nicolaï."
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Les carnets de Modeste Vernet évoquent toute la vie à St Léon. Il consacre 2 pages à l’inauguration du monument aux morts de sa commune, avec des photos de l'époque. Le monument a été inauguré en 1925. Il est composé d'une stèle de marbre et d'une statue en bronze représentant un "poilu".
Des précisions sont données par un site internet qui recense tous les monuments aux morts. Ci-dessous le lien vers la page consacrée à Saint Léon et le texte qui résume les informations sur la création du monument. Plus un diaporama qui permet de visualiser quelques documents. Cliquer sur une photo pour voir en plein écran.
Le vieux moulin a donné son nom au stade de Saint Léon. On en voit encore l'emplacement sur une photo aérienne des années 50.
Une page d'un bulletin municipal de Saint Léon qui explique la particularité de ce chêne, dans le voisinage du lieu-dit "le Seu".
Le samedi 9 juillet, monsieur François Julien a reçu les marcheurs de Sorbier dans le parc de La Voulte à Saint-Léon. Il leur a présenté le parc et la propriété dont il a précisé l’origine. Il s’agit d’un héritage familial qui remonte à la Révolution française, au conventionnel Beauchamp qui a donné son nom à la rue de la mairie de Saint Léon.
La Voulte au départ n'est pas un château, mais une maison de maître probablement construite par le Conventionnel Beauchamp dans les années 1790. Joseph Beauchamp est né le 26.08.1761 à St-Julien-de-Jonzy (71) et il est décédé le 21.02.1842 à la Voulte, à St-Léon. Avocat à Mâcon, il se fixe à Saint-Léon à la suite de son mariage. Il est juge au tribunal de district du Donjon. Il est élu député à la Convention Nationale (6.09.1792 - 26.10.1795). Il est absent lors du vote de la mort de Louis XVI. Il est député au Conseil des Cinq-Cents (12.04.1799 - 26.12.1799) puis député au Corps Législatif (25.12.1799 - 04.06.1814).
Il est devient conseiller d'arrondissement en 1830 puis conseiller général du canton de Jaligny en 1833. Et il a été maire de St-Léon.
Vers 1880, l'arrière-grand-père de M. Jullien épouse Mlle Beauchamp et fait construire un agrandissement avec une tour, pensant avoir une nombreuse descendance car il est lui-même issu d'une famille de 14 enfants. Malheureusement, son épouse décède à 22 ans et ils n'eurent que 2 enfants.
Gilbert Billard (né en 1816) sera élu maire, puis condamné pour son action politique et finira sa vie aux États-Unis. Une rue de Saint-Léon porte le nom de Gilbert Billard, depuis le début du 20e s.
Sa famille est originaire de la paroisse d'Andelaroche ; c'est son oncle Gilbert (né en 1782) qui est venu s'installer à Saint-Léon : en 1813, il était un domestique de Joseph Beauchamp, lorsque celui-ci redevint maire ; en effet, le nom et la signature Billard apparaissent sur plusieurs actes d'état civil, en qualité de témoin. À l'époque le registre est au domicile du maire. Gilbert Billard (né en 1782) épouse le 25 juin 1813 à Saint-Léon, une domestique travaillant à Saligny, puis quitte le service de J.Beauchamp. Son frère, Charles Billard (né en 1789), ancien soldat, le rejoint puis se marie à Saint-Léon le 15 août 1815, avec Marguerite Vayolle, fille de Jean, l'ancien boulanger. Ils ont un fils le 20 mai 1816, Gilbert, qui sera donc éduqué par deux hommes sachant lire et écrire, l'un, ancien domestique d'un député et l'autre, ancien soldat de l'Empire.
Gilbert Billard (né en 1816) se marie en 1839 à 23 ans, avec Antoinette Bruet, 19 ans, à St Pourçain sur Besbre ; ils ont vécu dans la commune voisine de Vaumas, où Gilbert fut boulanger ; jusqu’en 1845, trois garçons naissent : un seul survit, François. Ils viennent s’installer à Saint-Léon, au bourg en 1846, où naît un second fils, Benoît. Après la Révolution de 1848, fin juillet, lors des premières élections municipales au suffrage universel masculin, Gilbert Billard est élu maire ; il a 32 ans et prend la place de M. Jacob, grand propriétaire logeant au château de Lafont]. En juillet 1851, G.Billard est recensé, avec sa femme, ses deux fils et une domestique, comme propriétaire agricole au Puy ; une autre famille de locataire, vit dans ces bâtiments de l'ancien prieuré (à cette date, la commune compte 1058 habitants).
G. Billard n'a assuré ses fonctions de maire que jusqu'à la fin du mois de décembre 1848 : ses idées démocrates socialistes lui valent d'être révoqué par les autorités du département ; par exemple, le 3 décembre 1848, pour préparer la future élection présidentielle, il a participé à un banquet au Donjon, où il a porté le toast suivant : « à la République honnête, c’est-à-dire à la République indivisible, démocratique et sociale » ; il est en relation avec les militants du Donjon : plusieurs personnalités influentes par leur position sociale, qui vont s’opposer aux actions du gouvernement du Président L-N. Bonaparte, élu le 10 décembre 1848 : le docteur Terrier, le notaire Perrier, le médecin Denolhac, les grands propriétaires Gallay, Fagot, Préveraud, etc. ; en avril 1849, G.Billard organise un banquet à Saint-Léon, réunissant une soixantaine de convives, au cours duquel sont proférés ces cris : « à bas les blancs, à bas les riches, à bas les bourgeois ». L'évolution de vie politique de la République débouche sur une bipolarisation : les Républicains se radicalisent (qualifiés de ‘Rouges’) face aux conservateurs, partisans du Président, qui accroissent leur contrôle sur le pays (qualifiés de ‘Blancs’).
Le 3 décembre 1851, la nouvelle du coup d’État mené la veille à Paris, par le Président de la République, avant la fin de son unique mandat, arrive au Donjon ; le tocsin y est sonné afin que la nouvelle se diffuse. G.Billard ainsi prévenu, vient au Donjon. Une insurrection s’y organise dans la nuit, pour défendre la Constitution violée par le Président ; l'objectif est de se rendre à Lapalisse pour s'emparer de la sous-préfecture ; G.Billard revient à Saint-Léon pour agir depuis sa commune : il réunit une trentaine de personnes dans la nuit (artisans, paysans et sabotiers), se donne le titre de ‘commissaire du gouvernement provisoire’, installe une barricade dans la rue principale, mais le maire C.Jacob (nommé depuis avril 1849) parvient à la faire détruire ; G.Billard, le jeudi 4 décembre, dirige une colonne d'insurgés sur Jaligny, chef-lieu de canton ; les interrogatoires menés par la Commission mixte et par le Conseil de guerre en 1852, lui attribuent ces propos : « en route Billard nous a dit que les paysans ne paieraient plus qu’une journée de prestation, que les bourgeois donneraient le reste (…) que c’est bien le temps qu’on en finisse d’eux »; ainsi ils arrêtent le maire Collas de Châtelperron puis à Jaligny, arrêtent le maire Couvreux, avec l’aide des Républicains locaux. Des troupes arrivant de Moulins et de Cusset sont annoncées : les insurgés sont trop peu nombreux, d'autant plus que des habitants du département se mobilisent pour leur résister ; ainsi treize hommes de Saint-Léon dirigés par le maire M.Jacob rejoignent la Garde nationale, partie de Moulins. A Lapalisse, les insurgés venus du Donjon, maîtres de la ville, se dispersent. Trois cents individus seront arrêtés dans cet arrondissement par les forces armées : Billard est arrêté en possession d'armes chargées.
Cette action et le fait d'« être un grand agitateur de la contrée » vaudront à Gilbert Billard le 5 mars 1852, de faire partie des 13 habitants de l’Allier condamnés à la déportation dans une colonie française, en Guyane. Comme des centaines de condamnés à la déportation en Algérie voire en Guyane, Billard est conduit par Paris, au Havre où un bateau l'amène à Brest ; les condamnés sont alors répartis sur différents navires selon leur destination. Billard est embarqué à Brest le 29 mai sur l'Erigone ; il débarque de cette frégate le 27 juin pour être placé dans une petite île située à 5 km de Cayenne. Un établissement pénitentiaire a été créé sur l'Ilet la Mère, grâce à la loi du 8 décembre 1851, justement pour accueillir les républicains les plus sévèrement condamnés. Le 12 septembre 1852, G.Billard s'en évade et se réfugie en Guyane hollandaise. Il ira vivre aux États-Unis où sa famille le rejoindra. Dans le Kansas, à Topeka, il a fait partie des premiers pionniers à s'installer dans ces territoires indiens, avec au moins un autre français ayant lutté contre le coup d’État. G.Billard meurt à Topeka, en 1870, à l'âge de 53 ans. Son fils, Jules Benoît, né à Saint-Léon en 1846, deviendra le maire de cette capitale de l’État du Kansas, de 1910 à 1914. Une avenue de cette ville porte le nom de Billard, à l'Ouest de l’endroit où Gilbert s'était installé le 28 août 1854. Un aéroport de la ville porte le nom d’un de ses petits-fils, Philip Billard, pilote d’avion de l'armée américaine, mort en s’entraînant en France, à Issoudun, le 24 juillet 1918 avant de partir pour le front.
Source : Présentation de Saint Léon dans Wikipédia